Dire que ça ne va pas, c'est bien. Expliquer pourquoi, c'est mieux. Le problème est encore de réussir à poser des mots sur ce qui ne va pas.
Commençons donc par le côté physique. Vous me connaissez, je suis fragile, et je l'ai toujours été. La moindre contrariété, et hop, réaction physique de maladie. En ce moment, c'est un simili gastro, que je traîne, depuis bientôt 3 semaines. Et c'est affreux, car je ne mange pas beaucoup, du coup. Et me fait déjà engueuler pour ça... Ce matin, je suis allée chez le médecin. Diagnostic ? Je me suis détraquée l'estomac et le système digestif, à force d'être fatiguée, contrariée, déprimée et inquiète. Je suppose que vous vous doutez de la réaction de ma mère... Et oui, belle engueulade. Après, tout, je suis nombriliste, à force de me sentir mal et de faire attention à moi. Ah, et n'oublions surtout pas que le mal physique ne peut pas être la côté "voyant" d'un vrai mal-être, évidemment que non. C'est juste une espèce de "cricrise" d'un adolescente "stupide", qui ne sait pas se bouger, et qui ne sait pas gérer la pression de ses études... Sans oublier que je dérange tout le monde, en étant morose et en ayant tendance à pleurer. Terrible, ça.
Tiens, voilà le problème des études. Les notes du concours blanc (du plus haut au plus bas) ?
Latin : 12.5 (deuxième !)
Culture antique : 12
Philosophie : 11.5 (première !)
Histoire : 10
Géographie : 10
Français : 9
Espagnol : 8.5 (deuxième...)
Anglais : 7.5
Je vous en prie, extasiez vous devant ma nullité plus que flagrante. C'est douloureux, je vous le jure. Surtout quand je rentre à la maison, et que le commentaire de mon père, c'est "bah, qu'est ce que tu es nulle !". Youhou, merci papa ! Enfin bon, du coup, ça a mit un coup au moral, déjà. Et puis même, le fait d'être malade me fait m'interroger encore plus. Même si globalement, j'aime ça, suis je vraiment capable de gérer la prépa, de gérer la pression ? Après tout, je suis malade... Ne devrais je pas arrêter et entrer en deuxième semestre en fac ? Ou bien, finir l'hypokhâgne, mais renoncer à la khâgne, qui me tient quand même un peu à coeur ?
Le réel problème est là : dois je arrêter de faire ce que j'aime parce que ça me rend malade, pour aller dans quelque chose que je risque de moins aimer, pour arrêter d'être malade ? Et sinon, comment faire, pour ne plus être malade ?
Car après tout, l'ambiance de la prépa, moi, je n'en peux plus. Les personnes avec qui je "traîne" m'insupportent souvent par leur "je m'en foustime". Elles s'en moquent d'être en retard, de ne rien faire, de déconcentrer les autres, de faire du bruit en cours, de sécher, etc. Et ça me tape déjà sur les nerfs. Mais ce qui est dur, aussi, c'est que si certaines ont tissé des liens forts entre elles... Moi, je suis exclue. On ne me propose pas les sorties, ni rien. Ou, problème récurrent, quand je parle, il est rare qu'on m'écoute. Quand j'organise quelque chose (comme les sorties, où les horaires sont parfois durs), elles s'en foutent royalement. Et après, j'ai l'impression de passer pour une égoïste quand je râle, ou quand je les laisse derrière. Je n'ai pas vraiment "d'ami" avec qui rester dans la journée, ou qui pourrait me remonter le moral. Enfin, vous me connaissez, vous savez donc bien que je suis "miss insuportable", donc évidemment, qu'elles ne m'apprécient pas vraiment. Mais, c'est douloureux, car du coup, je me sens vraiment extrêmement seule. Même sentimentalement, d'ailleurs...
Enfin, du coup que je n'ai pas le moral, ça répercute sur mon travail. Je n'arrive plus à travailler. A quoi bon, pour ne pas avoir de super note, ou pour se rendre malade ? Je n'ai même plus envie de rien faire, depuis la rentrée... Je suis juste extrêmement découragée.
C'est succint, mais c'est un peu ce que je ressens en ce moment...
J'vous bisouille.